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"Si Caumont m'était conté..."


L'édition 2023 a été une première pour nous, avec l'écriture de dialogues pour vous conter l'histoire de Caumont alias le Duc d'Épernon !


En attendant de pouvoir vous en donner un petit aperçu sur notre vidéo souvenir, nous sommes heureuses de vous offrir la lecture des textes auxquels les acteurs Rémi Pomarede-Dieuzeide et Mélodie Mayer ont su donné vie en les adaptant au déroulement de l'événement tels des maîtres de cérémonie ponctuant les différents tableaux du spectacle offert aux convives.




CCAVAL e VIN 2023  « Si CAUMONT m’était conté... »
Photo© Dr Martin Sachse-Weinert, écrivain et journaliste pour la presse vitivinicole allemande.

Synopsis

CAVAL e VIN 2023 « Si CAUMONT m’était conté... »

Le Comte Pierre-Henri de Montégut est de passage au château de Caumont avec sa nouvelle épouse la Comtesse Marie-Anne de Castelbonrepos.

L’hospitalité leurs est offerte et le comte s’adresse à son épouse, mais aussi à tous les convives présents, pour lui conter sa rencontre avec Jean-Louis de Nogaret de La Valette déjà âgé (la Comtesse ne le connaît pas).

Il raconte des anecdotes qu'il tient du duc d'Épernon à la fin de sa longue vie de 88 ans qui l'a fait naître sous Henri II et mourir sous Louis XIV.

L’action se situe vers 1640 et les protagonistes profitent du voyage de retour sur leurs terres pour découvrir le lieu de naissance de celui qui se faisait appeler « Caumont » dans sa jeunesse, le futur Duc d’Épernon.

- Il évoque ses premiers faits d'armes au moment des guerres de religion dans le Sud-ouest quand il sauve son père à Mauvezin; il est alors dans les troupes catholiques de Monluc qui s'opposent à celles protestantes de Coligny.

- Épernon est un cadet de Gascogne brillant qui a fait ses études au prestigieux Collège de Navarre avec comme camarades les futurs Henri III, Henri IV et le duc de Guise.

- Il sait rapidement se faire connaître à la Cour et le roi Henri III va lui donner les plus hautes charges du royaume.

- Devenu duc et pair, il est nommé Colonel général de l'infanterie ce qui lui donne haute main sur toute l'armée dans laquelle il fait entrer de nombreux gascons.

- Ses promotions extraordinaires lui attirent la haine des grandes familles du royaume.

- Bien qu'Henri de Navarre passe trois nuits au château de Caumont en 1584, la bonne étoile de "Caumont" commence à perdre de son éclat sous le règne d'Henri IV.

- Il revient en grâce au début de la Régence de Marie de Médicis avant d'être évincé par les Concini.

- Il organise et participe à des opérations hasardeuses telle l'évasion de la reine Marie de Médicis de Blois qui lui attire la méfiance du jeune Louis XIII.

- Il est dans le carrosse d'Henri IV lors de son assassinat par Ravaillac, ce qui le fait accuser par ses ennemis.

- Au milieu de bien d'autres péripéties, il fait construire à Cadillac, près de Bordeaux, un magnifique château, digne des plus belles demeures royales de son époque.

Dialogues



Le comte et son épouse font leur apparition dans le Parc en se promenant pour se joindre aux convives !


Pierre-Henri : « Quelle belle Journée, vous me voyez ravi, Madame, (s’adressant à son épouse et à toute

l’assemblée) d’être ici en si belle compagnie et avec un tel accueil en ce lieu magnifique !

« Caumont » m’en a beaucoup parlé lors de nos entrevues… sur la fin de sa vie ; un peu de nostalgie de

ses terres natales, voyez-vous, l’avait conduit à me raconter tant de ses souvenirs.


Marie-Anne : Mon très cher époux, je suis sous le charme du lieu et je me réjouis de vous entendre nous

les conter à votre tour, si vous le voulez bien !


Pierre-Henri : Avec plaisir Madame, je dois, sans plus attendre, vous confier pourquoi ce cadet de

Gascogne, futur Duc d’Épernon se faisait appeler « Caumont » du nom du lieu qui l’a vu naître, et ce,

même à la Cour !


Marie-Anne : Quelle en était la raison ? un excès d’originalité  peut-être ?


Pierre-Henri : Mais, Madame, pour se démarquer de son frère aîné « Bernard » car tous deux sont

entrés ensemble au Collège de Navarre à Paris ; ne savez-vous pas que l’usage veut qu’ils fussent

appelés par leur Nom « De Nogaret De la Valette ». Aussi Jean-Louis qui ne manquait déjà pas de

personnalité, se faisait appelé « Caumont » pour ne pas être confondu avec son frère !


Marie-Anne : Voilà qui chasse toute confusion en effet ! je comprends mieux ainsi, en voyant ce

château, la grandeur de son attachement.


Pierre-Henri : C’est très juste car « Caumont » était très attaché à ses racines Gasconnes et son accent

en témoigna jusqu’à son dernier souffle car personne ne réussi à lui faire perdre ! Même pas le poète

chargé de le « dégasconner », ne réussit à lui transmettre la préciosité de langage attendue, comme il se

doit, à la Cour.


Marie-Anne : Vous attisez ma curiosité, Monsieur, vous voulez bien, s’il vous plaît, me le décrire plus

avant ?


Pierre-Henri : Je l’ai rencontré, il y a quelques années déjà, il était fort âgé ! Rendez-vous compte qu’il

vécu 88 ans et quand vous en saurez davantage vous comprendrez qu’il était un solide gaillard au

caractère bien trempé, brun, des traits fins avec un regard aiguisé comme la lame de son épée, excellent

cavalier, aguerri au combat ce qui lui vaudra d’ailleurs à 16 ans de sauver son père lors de la bataille de

Mauvezin où s’affrontaient Catholiques et Protestants.


Marie-Anne : Il devait être « bel homme » à vous entendre ; à vous écouter, sa vie fut certainement bien

remplie et j’ai hâte d’en connaître le récit.


Pierre-Henri : Une journée n’y suffirait pas pour vous la conter, Madame, mais je vais m’attacher à lui

rester fidèle dans tout ce qu’il m’a raconté pour ne garder l’essentiel de son incroyable destin.

Comme je vous le disais, il fut formé au prestigieux Collège de Navarre, eu comme compagnons de classe

et non des moindres les futurs « Roy » que seront Henri III puis Henri IV ; dont il a su gagné l’amitié et

bien plus.

Apprécions, Madame, ce que dans sa jeunesse, il apprit en maniant l’épée en combat rapproché et à

cheval tout autant. C’est à lui que l’on doit nombre des Cadets de Gascogne aux services de nos « Roy »

puis nos valeureux « Mousquetaires ». C’est d’ailleurs Louis XIII qui lui demanda de créer ce corps

d’élite à son service !

Venez, Madame, marchons un peu dans le Parc, le déjeuner nous attendant et l’appétit me vient, sans

doute à vous aussi ?


Marie-Anne : Il est vrai, Monsieur, que le voyage mérite un bon repas puisque nos hôtes nous y invitent

très aimablement.


Pierre-Henri : Voyez l’Orangerie, le lieu est enchanteur et surtout bien gardé !

L’air de Caumont est tout aussi vivifiant que celui qu’il a pourvu d’une santé de fer et d’un fort

caractère. Tel Gascon droit dans ses bottes, avec son franc parlé, il ne s’est pas fait que des amis à la

Cour mais sa franchise, sa fidélité et son sens de l’honneur lui apportèrent respect et déférence. Il était

craint, détesté même et tout autant apprécié pour ses qualités, peu courantes à la Cour, croyez moi.

« on a guère ri à ses dépens que du bout des lèvres et surtout à distance »

Henri III a fait de lui son plus proche conseillé et, il va s’en dire qu’il en était éperdument amoureux !


Marie-Anne : Oh, Monsieur, cela devait être une situation certes gratifiante tout autant que troublante ?

Cela ne devait pas être de ses goûts qu’il fussent qualifié de « Mignon du Roy » ?


Pierre-Henri : Caumont fut suffisamment intelligent et habille pour ne pas froisser son souverain et lui

laisser apprécier ses conseils sans qu’il y eut méprise sur sa nature profonde !

Allons nous mettre à table, je vous prie, Madame, je poursuivrais plus tard notre conversation ; il me

vient à l’esprit quelques faits incroyables orchestrés par Caumont lui-même dont je veux vous faire part.


(Les comédiens se retirent et le service du Cocktail se poursuit un temps… puis les comédiens reviennent

au milieu des convives pour poursuivre leur conversation).


Pierre-Henri : Arrivé à la Cour de Charles IX, au service du Roy de Navarre, Caumont organisa à sa

demande, (4 ans après le mariage du futur Henri IV avec Marguerite de Valois ), le retour en Terres

Béarnaises de ce dernier. Contraint dans une « semi-prison » au Louvres à l’abri de la terrible Saint

Barthélemy et tout ce qui s’en suivie. Navarre ne tenait plus en place et ne songeait qu’à retrouver son

royaume ! Devinez comment il fit son affaire ?


Marie-Anne : Quelle aventure, une évasion me direz-vous, Monsieur ?